Acheter un Van au Canada

C’est une des premières choses dont on a dû se préoccuper avant notre voyage ! Et oui pas de Road Trip sans véhicule… On s’est posé pendant un petit moment la question d’importer notre combi Volkswagen alias « Toaster » depuis la France le temps du voyage ou d’en acheter un sur place, mais il nous a paru plus rentable dans notre cas de le prendre directement là bas, entre autre parce qu’on le garderait sûrement aux Amériques par la suite. Et pllus de trois ans après, nous ne regrettons pas du tout notre choix.

Alors voilà, par où avons nous commencé nos recherches ?!

Et bien, vous vous en doutez, nous n’avons pas attendu d’être sur place pour commencer à regarder ce que l’on pouvez trouver là-bas et surtout à quel prix.

Quel que soit le type de véhicule ou van, et votre budget, voici où chercher :

Voilà pour les sites internet que nous vous conseillons d’utiliser.

Passons maintenant aux choses sérieuses ! Vous pensez avoir trouvé LE VAN, LE VÉHICULE parfait. 

Oui mais c’est sur le papier… 

Une des premières choses à savoir c’est que contrairement à la France, il n’y a pas de contrôle technique obligatoire pour réaliser une vente au Québec. Dans d’autres provinces c’est différent, en Ontario par exemple il faut en faire un.

A moins donc de faire affaire avec un mécanicien, difficile de connaître l’état exact du bolide avant de l’avoir vu. 

Autrement dit, c’est bien de se renseigner avant de partir mais n’achetez rien à distance.

Un des points très (très) important à vérifier ici c’est la rouille ! L’hiver est rude au Canada et les routes sont énormément salées. Si le véhicule a roulé en hiver, il y a de fortes chances qu’il soit plus ou moins rouillé. Bon, quand on parle de rouille, il y a rouille… et rouille. On vous laisse voir ça en image…

Bon maintenant vous comprenez mieux le problème ? Et non, nous ne sommes pas allés chercher bien loin pour prendre ces photos, c’est plutôt courant, même pour des véhicules assez récents. Heureusement, si vous cherchez un van aménagé, il y a quand même de bonnes chances pour qu’il ait été remisé en hiver et qu’il n’ait pas mis les roues dans la neige. 

Ce n’est pas une règle absolue mais généralement ils ne sont pas utilisés en hiver et donc il y a moins de chance qu’ils soient attaqués. Bien sûr, plus le van est vieux plus le risque est important.

Convaincus ?! Les points noirs sont les passages de roues, les bas de caisses, les bas de portes et les marches pieds. Si le véhicule a été repeint, on vous conseille de regarder plus en profondeur et surtout en dessous, le châssis. C’est vite fait de faire du cache misère et si vous ne voulez pas vous retrouver avec un van qui tient par la peinture c’est mieux.

Recherchez donc plutôt en priorité les annonces qui spécifient « jamais roulé l’hiver », si rien n’est noté, demandez au vendeur ce qu’il en est de la rouille.

Bon ! Passons aux points suivants. Le fait qu’il n’y est pas de contrôle technique obligatoire au Québec veut dire qu’il y a rarement un entretien préventif qui a été fait. On ne veut pas généraliser, mais quand même un peu… C’est moins flagrant quand il s’agit d’un van aménagé puisqu’ils sont utilisés pour partir en week-end ou en vacances et donc plus chouchoutés.

Par exemple, il est courant de voir qu’un seul amortisseur a été changé ! En gros, il était complètement HS et le vendeur n’a pris la peine de changer que ce dernier… Essayez donc de fuir ce genre d’annonces. Généralement ça veut dire que l’entretien périodique (vidange, changement des filtres, etc…), n’a pas été fait correctement.

Attention aussi aux annonces avec des photos d’il y a “dix ans”, ou avec des photos d’un autre véhicule, etc… Un bon indice parfois c’est quand on voit une annonce avec des accessoires qui sont présents sur une photo mais pas sur l’autre, des photos prisent en hiver alors que nous sommes en été, bref soyez attentifs… Demandez donc toujours des photos récentes.

Certains vendeurs sont assez évasifs sur ce qui a été fait, ce qui est à faire et ils ont tendance à “minimiser les problèmes” (là encore ne pas faire de généralité et nous le rappelons les hivers ne sont pas les mêmes au Canada, l’état des routes non plus, donc le niveau d’exigence est forcément différent). On vous parle là encore bien sûr de notre expérience personnelle…

A partir de là vous allez vous dire : « Oups mais il n’y a plus beaucoup de choix alors ?! ». Oui c’est un peu ça, entre la rouille et le mauvais entretien, difficile de trouver la perle rare. Il faut parfois aller chercher loin. Si vous trouvez un van dont le propriétaire a gardé toutes les factures c’est bon signe !

Le véhicule tant désiré n’est donc pas forcément à côté et quand on achète on a pas envie de ce déplacer pour rien surtout quand c’est à 300kms, croyez nous, on a donné… et pas qu’une fois… Alors suivez ces quelques conseils et vous aurez déjà moins de chance de vous déplacer pour rien ! Dans tout les cas, n’achetez JAMAIS un véhicule sans l’avoir vu ! Ne faites même pas un acompte pour bloquer la vente.

On vous donne ces conseils particulièrement pour le Québec et le Canada. Bien sûr comme lors de tout achat de véhicule, où que ce soit dans le monde, ne négligez pas le test routier et le tour d’inspection classique !

On a vu précédemment sur quels sites internet aller chercher son van et surtout les points importants à ne pas négliger.

Dans cette partie, nous allons maintenant vous expliquer comment réaliser le transfert de propriété d’un véhicule au pays des Caribous, enfin plus précisément chez nos cousins Québécois. Et oui, on vous le redis, chaque province a ses propres règles, alors nous allons vous parler de notre expérience au Québec ! Mais sachez que la démarche est à quelques détails près, identique dans les autres provinces Canadiennes.

On vous l’a dit et redit, il n’y a pas de contrôle technique obligatoire pour réaliser une vente ni de papiers à remplir (au Québec). Une fois que vous avez conclu l’affaire avec un particulier, il faut simplement aller avec le vendeur dans un bureau de la « Société de l’Assurance Automobile du Québec » (attention aucun rapport avec l’assurance obligatoire du véhicule) plus communément appelé la SAAQ afin de faire le transfert de propriété. Si le propriétaire ne peut pas se déplacer, il existe un formulaire de procuration disponible sur le site de la SAAQ.

Une fois sur place, c’est là, que ça peut un peu se corser si, comme nous, vous êtes résidents étrangers avec un visa touristique. 

Il faut bien préciser à la personne au comptoir de faire un dossier de « non-résident » sinon il/elle peut passer un moment à chercher les bonnes cases, ou vous dire que c’est impossible… Pour ça, il faudra vous munir de votre permis de conduire Français et International ainsi que de votre passeport. En effet, c’est l’adresse qui figure sur ce dernier qui sera prise en compte dans le dossier. Faites donc attention avant de partir que votre adresse soit bien à jour sinon cela va vous poser quelques soucis par la suite…

Si vous souhaitez inscrire un deuxième propriétaire (conjoint, ami) cela ne pose pas de problème, il suffit aussi de le signaler, à savoir que l’adresse inscrite au dossier sera celle du propriétaire « principal ».

Ensuite, on vous demandera combien vous avez acheté le véhicule. Cette information est capitale pour la SAAQ afin de calculer la taxe que vous allez payer (une seule fois) la TVQ (environs 10% du montant total de la vente).

Contrairement à la France où le prix pour réaliser la carte grise est fonction du nombre de chevaux fiscaux et du département dans lequel vous résidez, ici c’est bien le prix de vente qui compte… 

Alors là, s’offre à vous deux possibilités si le véhicule a plus de 10 ans : donner le vrai prix de vente et payer le prix fort ou vous accorder à l’avance avec le vendeur pour indiquer un prix plus faible et payer moins de taxe, (mais c’est pas bien ;)). Rester quand même un peu cohérent… Si le véhicule à moins de 10 ans la taxe sera calculé à partir du “livre rouge”, une sorte d’Argus.

Mais… il y a un mais… si le véhicule a plus de 25 ans (bonjour je viens d’acheter un vieux combi…), une expertise d’un évaluateur agréé sera demandée sans quoi impossible de faire le transfert de propriété…(pour l’avoir vécu croyez nous c’est pas marrant, on a perdu 3 jours à cause de ça parce que le vendeur n’était pas au courant…). Vérifiez bien que le vendeur ait ce papier en sa possession !

Une fois le dossier rempli, la personne de la SAAQ va aussi vous demander de vous acquitter de la taxe annuelle : le paiement de la plaque. 

Et oui, chaque véhicule roulant au Canada doit s’en acquitter (l’équivalent de notre ancienne vignette pour ceux qui s’en souviennent). Elle est payable au 1er Janvier pour l’année à venir et chaque année.

Bien sûr, lors de l’achat vous paierez au prorata des mois restants pour l’année en cours. 

Cela peut paraitre exagéré au premier abord, mais elle comprend une sorte d’assurance responsabilité civile. 

Attention, prévoyez du liquide (argent comptant comme ils disent ici), car les cartes bancaires françaises ne sont pas acceptées !

Vous trouverez toutes les infos et tarifs sur ce lien.

Bref, après avoir passé un peu plus de temps qu’en règle générale parce que vous avez une adresse à l’étranger (bah oui, c’est pas tous les jours que ça arrive dans les bureaux de la SAAQ), que vous vous êtes délesté de plusieurs centaines de dollars (heureusement Canadiens, ça fait moins mal), on vous donnera directement vos papiers pour l’année en cours et surtout la fameuse plaque d’immatriculation (une seule à poser à l’arrière). Avec un peu de chance vous aurez même le droit de choisir entre les quelques plaques à disposition du comptoir où vous vous trouvez 🙂

Dans le cas où vous posséderiez un visa de travail, un PVT, etc… les démarches seront quasiment les mêmes sauf que vous pourrez alors faire un dossier standard comme tout Québécois puisque vous êtes censés avoir une adresse sur place et avoir échangé votre permis pour un permis de la province.

Sachez que vous recevrez chaque année la demande de paiement de la taxe en France. Donc si vous êtes hors Québec en début d’année pensez à faire ouvrir votre courrier pour avoir les infos nécessaires pour payer en ligne. Si vous êtes au Québec, vous pourrez vous rendre dans le bureau de la SAAQ de votre choix pour payer directement la taxe et avoir votre nouveau certificat.

Voilà, vous êtes l’heureux propriétaire d’un véhicule au Québec ! Bonne route ! N’oubliez pas l’assurance, mais ça c’est une autre histoire :

Lire l’article : ” Assurer son véhicule en Amérique du Nord “

On vous racontera un peu plus tard comment s’est passé pour nous la recherche de « Popo ». Vous allez bien rire !