Des galères il y en a toujours dans la vie, mais vous vous en doutez en passant un hiver au Canada dans notre Airstream nous avons eu, comment dire… quelques surprises… C’est l’article que vous attendiez, avouez le !
Allez c’est parti, on commence tranquille par un petit problème avec l’eau. Nous vous l’avons dit ici, il nous est arrivé quelques fois, lorsque la température descendait vraiment trop bas, que les tuyaux gèlent, parfois durant deux ou trois jours. C’était « amusant » de devoir prendre de la neige et la faire fondre dans une grande casserole pour le quotidien. Un peu galère forcément, nous avions surtout peur que les tuyaux éclatent. Heureusement nous n’avons jamais eu de dégât directement à cause de cela, juste un joint qui gouttait et que nous avons changé. Bon, forcément il a fallu que cela arrive à 23h, voilà donc Eric parti dans la nuit noire et glaciale pour couper l’eau à l’extérieur de la Airstream et revenir réparer ce fichu joint. Bref imaginez Eric version plombier en grosse veste, bonnet et capuche vissés sur la tête avec sa frontale. Il aurait fait un super personnage dans Mario !
Moins fun et certainement la pire galère, un soir en marchant devant la cuisine, nous nous rendons compte qui y a un peu d’eau sur le sol, on éponge et 5 minutes plus tard en remarchant au même endroit encore de l’eau qui semble sortir du plancher… Catastrophe, cela faisait un bon mois et demi que nous étions installés et il y avait une fuite à l’arrière de la pompe, un endroit totalement invisible sans y mettre la main. Étant raccordé directement à l’eau courante nous ne nous servions pas de la pompe électrique mais il y avait eu une modification de l’ancien propriétaire qui avait oublié de réinstaller un clapet anti retour. La pression de l’eau forçait donc sur la pompe à l’envers et elle n’a clairement pas aimé ça. Résultat, nous avons été obligés d’enlever la moitié du parquet en plein hiver pour faire sécher le plancher en bois dessous et la partie technique sous la cuisine était un gros bloc de glace… Nous sommes restés deux semaines sans plancher à sécher ce que l’on pouvait au sèche-cheveux avant de tout remonter, une vraie galère. (PS: Les chaufferettes pour les mains ne sont pas efficaces pour faire fondre un bloc de glace !)
Cela aurait pu s’arrêter là pour l’eau, mais un mois plus tard, nous partons en weekend au ski avec nos amis côté Etat-Unis. Nous pensons bien à couper l’eau au cas où (pas fous, une fuite pas deux), et nous partons sereins et profitons d’un superbe week-end. À notre retour en remettant la pression un des seuls tuyaux en cuivre restant d’origine a lâché, toujours sous la cuisine ! Joana a juste eu le temps d’hurler de couper l’eau mais le mal était fait, il nous a fallu démonter une partie du plancher une nouvelle fois pour faire sécher tout ça… Pensez bien qu’on parle de faire cela encore une fois dans un petit endroit clos, au milieu de l’hiver au Canada !
On a fait le tour pour l’eau, promis. Vous vous souvenez des toilettes sèches ? Bon, on vous l’a dit, nous les avions commandées toutes faites et malheureusement elles sont arrivées un peu plus tôt que prévu alors que nous étions en France le temps des fêtes de fin d’année. Oui « malheureusement » parce que bien sûr le colis est reparti à l’envoyeur et nous avons attendu 1 mois avant de les recevoir à nouveau… On vous passe encore une fois les détails mais pour faire court, faire ses besoins dehors par -30°C à côté d’un tas de fumier, et bien… ça c’est fait : « check ».
Alors cette anecdote là, on ne s’y attendait pas du tout ! Au début de l’hiver il arrive qu’il y ait des pluies verglaçantes. C’est a dire qu’il ne fait pas assez froid au moment où il pleut pour qu’il tombe de la neige, par contre il fait assez froid pour que l’eau gèle instantanément sur toutes les surfaces sur laquelle elle tombe. C’est comme ça qu’un matin nous avons voulu tranquillement sortir de la Airstream et là… porte bloquée ! Hum bizarre, on tapote doucement et on fini par réussir à ouvrir. A notre grande stupéfaction tout était recouvert de glace, le sol, la roulote, la grange et que dire de la voiture… un vrai glaçon, impossible d’ouvrir les portes, 1cm de glace recouvrait tout ce qui se trouvait dehors. Même les pneus étaient devenus des blocs de glace ! Le plus marrant c’est qu’après une bonne heure d’effort pour rentrer dans la voiture nous nous sommes amusés a descendre les vitres et la glace est restée en place.
Encore quelque chose à laquelle on ne s’attendait pas… Très tôt un matin nous allumons le chauffage au propane mais là rien… Tiens bizarre, la bouteille serait-elle déjà vide ? « Non, elle a moins d’une semaine, impossible ». Nous regardons la température extérieure et le thermomètre indique « – -°C ». Étrange, nous n’avions encore jamais vu ça… Le thermomètre serait-il HS lui aussi ? Eric sort avec sa frontale pour allez voir les bouteilles de propane et il fait particulièrement froid ce jour là, le vent souffle fort et directement sur les bouteilles. Eric qui était sorti à moitié en pyjama rentre assez rapidement, et dit « Ouch, il fait plus froid que d’habitude, on dirait que le propane a gelé ! » Une première recherche sur le manuel d’utilisation du thermomètre nous indiquera qu’il fonctionne jusqu’à -40°C, une deuxième recherche sur internet que le propane gèle à -44°C !!! Nous n’aurons jamais eu la température officielle ce jour là mais croyez nous il faisait un froid extreme. Quelques heures plus tard le soleil s’est finalement levé et à dégelé les bouteilles.
Quand on dit tempête on parle de routes fermées, autoroutes bloquées, visibilité quasi nulle, vent violent, neige abondante,… on parle d’une grosse tempête quoi. Nous en avons eu quelques unes cet hiver là, mais une en particulier nous a marqués. Nous étions sortis pour travailler sur le van à quelques kilomètres de là. La tempête faisait rage et nous profitons d’une légère accalmie pour rentrer à la Airstream. La route était bloquée mais nous passons quand même grâce à notre pickup 4×4. De chaque coté, des bancs de neige de plusieurs mètres de haut, au milieu de la route des tas de neige où le pickup manque de se planter une ou deux fois mais passe finalement sans problème. Nous finissons par arriver sur le terrain de la fermette. Il est particulièrement exposé au vent car au milieu des champs dans la campagne québécoise. D’un côté, une chance parce que la neige ne s’est pas trop accumulée, d’un autre nous avons 80m à faire à pied et on en prend vraiment (excusez l’expression) plein la gueule ! Malgré le vent, il y a un bon mètre de neige compacte qui s’est accumulé dans la journée ici. Et nous galèrons tellement que l’on fini par ramper sur la neige. Nous avançons doucement et 10 minutes plus tard nous arrivons finalement 80m plus loin, devant la Airstream, les doigts gelés. (Joana a développé une hyper sensibilité des mains au froid cet hiver). Cela aurait pu s’arrêter là mais… la porte était gelée elle aussi…
Le lendemain matin Miss Alu paraissait comme figée dans un écrin blanc. Un matin magique… Olivier nous déneigea un chemin avec sa machine pour nous faire un passage. En y réfléchissant, il s’agit sûrement d’un des moments où notre « winter house » a été le plus prise dans la neige.
Et encore, heureusement que nous mettions quelques coups de pelle et que notre cher voisin nous passait de temps en temps la souffleuse pour nous déneiger l’accès, sinon on vous laisse imaginer jusqu’où la neige aurait pu s’accumuler !
Nous n’aurions sûrement plus pu ouvrir la porte…
Voilà donc un petit florilège de nos péripéties hivernales dans Miss Alu.
Des galères qui nous auront bien occupés pendant ce long hiver québécois et surtout challengés comme il faut !
Et oui, c est ça l hiver au Québec.. c est sûr que l Airstream n est pas fait pour… on a de beaux paysages, de belles randonnées en raquettes et le plaisir de faire de beaux feux dans les foyers… Mais le mieux c est quant cela se termine.. !
Pas faites vraiment pour mais finalement pas si mal, on en est sorti vivant haha 🙂
Yann, toujours à Levis, mais vous ? ou etes vous ? comment passer le bouchon de Darien en Amerique centrale ? j attends vos phots/video avec impatience.. Bonne route profitez-en bien. Pret à vous soutenir
Nous sommes en France, rapatrié depuis l’année dernière. Il parait qu’il y a une pandémie mondiale… alors on attend sagement de pouvoir bouger à nouveau pour revenir en Amérique. En attendant on est sur les routes de France. Pour le Darien, il y a un ferry (parfois) mais surtout des cargo pour passer d’Amérique centrale à l’Amérique du Sud, c’est le seul moyen malheureusement.