Aaaah qui ne connait pas la fameuse Route66, la Mother Road. Cette route mythique synonyme de road trips et d’aventures ! Elle relie Chicago à Los Angeles (plus exactement Santa Monica), d’Est en Ouest et traverse donc quasiment tout le pays.
Nous avions déjà pu rouler sur des petites portions en 2015 et 2016 au grès de nos zigzags incessants ayant pour but de voir un maximum du pays, et nous nous étions dit que nous la ferions entièrement un jour.
C’est maintenant chose faite !
Bon, pas en Harley, cheveux au vent mais heureusement parce qu’au mois de Novembre/Décembre, il fait encore un peu frais, surtout à l’Est.
Comme vous le savez surement (ou pas, petite piqure de rappel) nous sommes repartis du Québec fin Novembre 2017, pour rejoindre dans un premier temps la péninsule de Baja California (la basse Californie) au Mexique.
Alors autant dire que l’itinéraire de la route 66 semblait être parfait pour nous.
En tout, presque 4000kms, 8 Etats (Illinois, Missouri, Kansas, Oklahoma, Texas, Nouveau Mexique, Arizona, Californie) et 3 fuseaux horaires à parcourir !
L’US Route 66, fut établie en 1926, en rassemblant des portions de routes existantes, mais ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard que la route fut revêtue dans son intégralité et fut donc la première route transcontinentale goudronnée en Amérique.
Durant les années qui ont suivi, notamment après guerre, la Route66 fut un itinéraire majeur. D’où ses surnoms de Mother Road ou encore Main Street USA, développant autour d’elle de nombreuses villes et bons lots de commerces.
Et puis, le réseau autoroutier a fait son apparition. La 66, fut petit à petit délaissée au profit de l’Interstate, jusqu’à ce qu’elle soit déclassée en 1985. Menant à leur perte, plusieurs villages et commerces qui ne vivaient que par la fameuse route.
Pour ceux qui on vu le film d’animation « Cars », c’est un peu cette histoire que raconte le premier opus. On y trouve d’ailleurs un tas de références plus ou moins cachées..
Pour tous, la route 66, reste une route mythique, que bons nombres d’associations et particuliers tentent de préserver. Stations services rénovées, musées… la route la plus connue des Etats Unis, bien que plus officielle, est maintenant une façon de se plonger dans toutes les facettes de l’Amérique en suivant le fameux signe « Historic Route 66 ».
Cette traversée est un voyage, voir un arrêt dans le temps, mais aussi un incroyable échantillonnage et témoignage naturel, culturel et historique du pays. Citadins, fermiers, Amérindiens… les rencontres sont nombreuses sur la 66 et sont autant d’identités propres au pays de l’Oncle Sam.
Allez on vous embarque à bord de Popo !
L’aventure commence dans l’Illinois dans la ville du bandit Al Capone.
Début de la Mother Road, Chicago, bien que surnommée « Windy City » est une ville des plus agréables où il est toujours un plaisir de se balader.
C’est clairement une de nos villes préférées aux USA. Nous avions pu la visiter plusieurs jours déjà lors de notre premier passage en Novembre 2015. Le dynamisme qui y règne est prenant. Entre culture classique et populaire, Chicago est une ville où l’on prend autant de plaisir à aller au musée, que de voir un match de basket.
Située en bordure du Lac Michigan, on y trouve des plages en plein centre ville.
Une rivière traverse le centre ville et une multitude de ponts l’enjambent. Toute cette eau qui serpente au milieu des buildings donne définitivement un charme fou à la ville !
Au chapitre des lieux à ne pas manquer, on pense tout d’abord au Bean.
Ce gros haricot géant chromé qui reflette la ville est l’attraction principale ici. Le panneau du début de la route 66 n’est d’ailleurs pas très loin.
Ensuite monter tout en haut de la Willys Tower pour avoir une vue dominante sur la ville est vraiment top. Le plancher des différents points de vue est en verre… vertige assuré !
Au chapitre Gastronomique, la fameuse pizza Deep Dish est LA spécialité de Chicago ! C’est presque plus une tarte tellement elle est épaisse. La première fois on se fait toujours surprendre par la taille annoncée sur le menu : « Bah 6 pouces c’est tout petit ! Je vais prendre la grande… » et paf… on se fait avoir sur la hauteur !
Pour la suite on vous laisse aller voir notre article spécial sur Chicago (à venir…)
En voyant le panneau « Route66 Begin », nous pensions rouler tranquillement en suivant les écriteaux. Mais en sortant de Chicago, nous avons vite compris qu’il nous faudrait rester à l’affut (ils ne sont pas toujours visibles) et nous méfier de chaque intersection (des fois il n’y a pas de panneau ou alors ils ont disparu pour finir en décoration chez certains…) et puis il y a eu au cours des années des remaniements de tracés.
Parfois il faut choisir si vous voulez rouler sur la 66 des années 30 ou celle des années 40… C’est notamment pour cette raison que vous trouverez des kilométrages différents concernant la longueur de la 66. Ce sont à chaque fois des petits détours mais qui au final font une grosse différence.
Pour tout vous dire, il est difficile de rouler en permanence sur l’US Route 66, surtout sur la partie Est.
D’ailleurs on risque d’en décevoir certains, mais on ne roule pas toujours sur l’originelle Mother Road.
D’abord parce que certains tronçons ont été utilisés pour construire l’autoroute : en grande partie la I40.
D’autres, non entretenus, ont été peu a peu envahis par mère nature. Mais rassurez-vous une nouvelle route la longe, donc vous aurez toujours un oeil sur elle sauf quelques fois où vous tomberez sur des « Dead End ». Enfin bref une vraie partie de cache cache.
Mais promis on l’a faite du début à la fin. Même en faisant des détours pour voir ce qui se trouvait à coté (oui on est trop curieux), nous avons toujours repris là où nous en étions.
Un peu à la façon de Mike Horn avec son tour de l’équateur pour ceux qui on lu le livre (sans comparaison bien sur) !
Bien souvent la 66 est présentée en trois parties :
- L’ Est : Avec ses petites bourgades, ses plaines, ses champs et ses multiples curiosités d’un kitsch adorable !
- Le Centre : Tipis en béton, cow boys et dinosaures en cartons… toujours autant de curiosités mais des grands espaces, des cactus, des boules d’herbes qui traversent la route, … c’est le Western tout simplement avec son ambiance Far West garantie !
- L’Ouest : la Californie, le rêve Américain !
Le sigle route66 peint au sol, direction le Pacifique, non sans suivre le chemin de fer et en traversant quelques villes fantômes et bien sur l’incroyable Désert de Mojave.
Mais plutôt que de vous refaire le tracé d’Est en Ouest (il y a de très bon guide pour ça), nous allons vous parler des différentes choses qui nous ont marquées tout au long de ces 4000kms !
Bien sur la première chose frappante c’est la diversité des paysages.
Des paysages impressionnants et uniques, des images que nous connaissons bien souvent à travers les films et récits et qui ne cessent de nous faire rêver.
On quitte les buildings de la grande ville Chicago, pour ensuite traverser bon nombre de villes et villages, puis vient la campagne, les plaines, encore quelques villages et villes pour arriver au désert, et enfin aux grands et verts palmiers, si emblématiques de Los Angeles.
L’Est de la route commence donc par une succession de villes de plus ou moins grande importance, avec une alternance de petits villages.
Pour nous qui sommes intéressés par l’Architecture, il nous était impossible de manquer les réalisations de l’architecte Franck Lloyd Wright. Nombre d’entre elles se trouvent en banlieue de Chicago, et d’autres encore le long de la 66.
Ce petit aparté fini, la route est assez vallonée, très « verte », plutôt agréable mais très loin de l’imaginaire que l’on se fait de la 66.
Fin Novembre, début décembre, il y faisait plutôt frais, voir froid à certains endroits. Nous avons évité la neige de justesse.
La rupture entre l’Est et l’Ouest est plutôt brutale, après Oklahoma City on commence à percevoir un changement et tout à coup on se retrouve dans des paysages totalement désertiques !
Si le Texas est plutôt plat dans l’ensemble, le Nouveau Mexique nous fait retrouver un peu de verdure en altitude du coté de Santa Fe.
La suite est une succession de claques visuelles. Sortir de la route 66 pour explorer, notamment les parcs nationaux, fait partie du « parcours » selon nous. L’itinéraire vers L.A. est assez direct alors à moins de manquer de temps, l’Ouest mérite une tonne de détours !
Réhabilitées pour le plaisir des yeux par des associations ou des particuliers, ou encore transformées en centre des visiteurs, elles ont toutes un cachet énorme et on ne peut s’empêcher de s’arrêter à chacune d’elle et de s’imaginer faisant le plein quelques décennies en arrière. Certaines, plus isolées, sont totalement à l’abandon depuis l’arrivée de l’autoroute.
Nos préférées ?!
La station Conoco à Shamrock au Texas bien sur ! Avec son architecture art déco elle a tout pour plaire. On peut même rentrer à l’intérieur pour une petite pose dans le temps puisque c’est maintenant un centre des visiteurs.
La station Sinclair de Gay Parita en Illinois, qui cache des trésors dans tous les recoins. Mais le choix est difficile, il y en a tellement et toutes avec des détails très soignés, alors voici une petite sélection en image :
Aaah on en connait certains à qui ça va parler… De la bonne bouffe 100% Américaine dans un cadre typique et original.
Pour ça, c’est Eric qui est content, il pourrait passer son temps à manger!
N’allait pas croire que ce sont des attrapes touristes, la plupart ici ont leurs habitudes et viennent depuis des années ! Manger dans un diner est une expérience en soit. Rien a vraiment bougé, c’est comme se projeter dans un film. Café et soda à volonté avec la serveuse qui vient nous resservir à table, bouteille de ketchup en verre, banquettes en skai, comptoir bar, la totale quoi !
Et oui, c’est vraiment comme ça !
Côté menu, il ne faut pas s’attendre à de la haute gastronomie. A la carte, principalement des burgers, des omelettes, des milkshakes et des breakfasts, mais chacun avec des spécialités locales, alors on ne s’en lasse pas.
Attention, on est quand même très loin du McDo !
Le service et la qualité des aliments est exemplaire quelques soient les diners que nous avons essayé et nous n’avons jamais été déçu.
Côté déco, on adore ! La magie opère dès qu’on franchi la porte. Qu’ils soient restés dans leur jus ou que le côté Route66 soit joué à fond, on est toujours agréablement surpris et chaque diner et un peu comme un mini musée de la route66.
Si on ne devait en choisir qu’un, ce serait celui d’Albuquerque, tellement vintage ! Pour les très (très) gourmands on vous recommande le Banana Split !
Elles sont partout ! Si de manière générale les enseignes en Amérique du Nord ont su garder un esprit rétro/vintage, sur la route66, cela prend tout son sens ! Lettres peintes à la mains, néons, vieilles plaques émaillées, il y en a pour tous les gouts. Certaines révélants tout leurs attraits la nuit tombées.
Qu’elles soient véritablement anciennes, totalement abandonnées ou flambant neuves, elles ont un charme fou !
Si l’on aime les musées, la route 66 offre un large choix .
Bien souvent, chaque état a le ou les sien(s). Tenus par des associations qui font perdurer le mythe de la Mother Road, ils retracent l’histoire de la route à travers des documents, des objets, des voitures, et aussi les récits de voyageurs, notamment celui de Bob Waldmire, figure emblématique, qui a presque dédié la moitié de sa vie à la 66.
Si nous devions en sélectionner deux, ce serait celui de Pontiac en Illinois, avec sa fresque murale, les bus de Bob et son bâtiment en brique très authentique.
Au passage, à quelques blocs de là, il y a le musée de la marque Pontiac, totalement gratuit lui aussi qui mérite un tour pour sa petite mais fabuleuse collection de voitures de la marque.
Et celui de Clinton, Oklahoma très moderne dans sa façon de présenter est très intéressant et ludique par les documents exposés.
Il y en a d’autres bien sur et chacun mérite un arrêt plus ou moins long pour peu que l’on est le temps.
Avis aux motards, le Seaba Museum à Chandler, Oklahoma est une véritable caverne d’Alibaba, on a adoré !
On vous parlait juste avant de la magnifique fresque derrière le musée à Pontiac. Les fresques sont légion sur la route 66, comme les musées. C’est un peu quelle ville aura la plus grande ou en aura le plus. Peintes à la main, elles retracent encore une fois l’histoire de la route, vue à la manière de l’artiste, mais pas que… On peut voir des histoires locales ou du fondement même de l’Amérique. N’oublions pas que nous sommes dans un pays très patriotique, à l’histoire, certes récente, mais chargée !
Les villes fantômes, Brrrrrrr… Non, rien d’effrayant en fait, mais le fait est, qu’elles nous rappellent à quel point les évolutions techniques peuvent changer le cour des choses.
Nouvelles voitures, nouvelles autoroutes, toujours plus rapide, toujours plus pressé,… On ne prend plus le temps (sauf nous peut être haha). Et ce qui était autrefois un point de passage obligé, une halte, se retrouve aujourd’hui totalement à l’abandon… La nature reprend peu à peu ses droits.
Des lieux impressionnants donc, tant par l’histoire qu’elles évoquent, que part l’imaginaire qu’elles suscitent.
Impossible des les manquer de par leurs dimensions, c’est vraiment marrant à voir et on ne peut s’empêcher de s’arrêter pour les prendre en photo. La plupart ont bougé au fil du temps, rachetés par des entreprises différentes, mais presque toujours le long de la route 66.
Si originellement, ils tenaient pour la grande majorité une hache, ils ont maintenant dans leurs mains un hot dog ou encore un drapeau.
Le premier sur la route (d’Est en Ouest), est le Gemini Giant, à Wilmington en Illinois, un astronaute avec son casque et sa rocket dans les mains. Nous avons rencontré le nouveau propriétaire de l’établissement qui le repeignait en vue de la réouverture à l’été 2018. La route revit peu à peu !
- Saint Louis et son arche, symbole du passage vers l’Ouest.
Si la ville en elle même n’est pas extraordinaire en comparaison à d’autres (mais cela dépend de la vision et intérêts de chacun), certains quartiers où lieux méritent qu’on s’y attarde. Bien sur notre premier arrêt a été la grande arche ! Elle est impressionnante ! Le monument est géré par le National Park Service et on peut y monter grâce à un ascenseur.
Autre quartier, autre ambiance avec le musée de la ville. Difficile d’en parler tant il est inclassable… Tim Burton aurait pu l’imaginer pour un de ses films. C’est une sorte de patchwork de tout et n’importe quoi qui au final crée une gigantesque aire de jeu pour enfants (et grands enfants !).
- Tulsa, autoproclamée capitale mondiale du pétrole.
La ville a quelques attraits architecturaux avec ses édifices Art Déco. Le centre ville et ces grands buildings appartenant à des compagnies pétrolières n’a pas grand intérêt mais quelques bâtiments historiques remarquables se détachent. Les quartiers environnants très vivants amènent un peu de couleur.
- Oklahoma city : ça y est l’Ouest est enfin là !
Si Saint Louis est le symbole, c’est vers Oklahoma City que le paysage bascule de vert et arboré à orange et désertique.
La ville ressemble assez à Tulsa, centre ville avec ses buildings et banlieue très étalée.
- Santa Fe, la belle et colorée !
Avec son architecture typique, elle est pour nous la plus belle ville du parcours. Pas de grand building, ici tout est a échelle humaine. Une loi oblige toutes constructions à être en adobe, du coup tout est en harmonie. La place centrale avec son marché d’artisanat amérindien entouré de petites boutiques est le point d’orgue de la visite. On retiendra aussi sa belle cathédrale et son musée d’Art Moderne Amérindien. Non loin, Tent Rocks NM, un arrêt très sympa pour une belle rando qui offre un paysage et une vue magnifique.
- Albuquerque : son centre historique est absolument à visiter, avec ici encore un marché amérindien.
Après être passé par Santa Fe, Albuquerque parait peut être un peu trop étalé… Malgré tout, cela reste une belle ville avec beaucoup d’attrait. Autour de la ville de nombreux points d’intérêts font qu’on peut y passer facilement plus d’une journée. On pense au Sandia Peak, avec le plus long téléphérique du monde qui nous a mené à 3163m d’altitude ! Vue à couper le souffle garantie ! Ou encore Pétroglyphe National Monument, un parc qui protège de nombreuses peintures rupestres Amérindiennes.
Oatman et ses ânes sauvages, enfin presque… Un de nos arrêts les plus mémorable. Certes il y a un certain coté touristique mais tout de même.
La petite ville née de la découverte d’un filon d’or, s’est reconvertie en décor de film et étape touristique mais a su rester relativement authentique. Les ânes se baladent en liberté, ils ont la priorité sur les voitures et autres Harley’s qui traversent la ville. On peut les nourrir en achetant ce qu’il faut sur place.
Les rues nous mettent dans l’ambiance Far West, construction en bois, poussière, paysage désertique, tout y est, même la reconstitution d’une fusillade en pleine rue vers 12h et 14h.
L’hôtel restaurant qui porte le nom de la ville nous a scotché avec son ambiance western. Il est tapissé du sol au plafond de billets de $1 marqués de petits mots de visiteurs du monde entier. Même le ventilateur en est recouvert !
La ballade dans ce village en dehors du temps est agréable malgré le monde. On croise des bikers, des hippies, on y voit énormément de buggys (tout ce coin de désert est une zone prévue pour aller s’amuser en off road). Bref, en plus le col qu’on passe juste avant d’arriver en ville (entre Kingman et Oatman) offre des paysages et une vue sublimes !
Seligman, est littéralement au milieu de nul part.
La petite ville de 500 habitants, qui se résume encore une fois à une large rue principale, nous a surpris par son esprit Route66, elle y est totalement dédiée.
Enseigne, bâtiment, déco, tout y est ! Mais ici la star c’est « Angel’s Barbershop », un ancien barbier donc. On s’arrête pour voir son shop à la super déco et son espace barbier/coiffeur resté intact tel un micro musée. Le reste de la bourgade est une succession d’enseignes, de voitures vintages et d’installations artistiques.
Les Motels ou de leurs vrais noms les « Motors Hotels ». Ce mot prend toute sa vrai signification le long de la route66. Alignés le long du parcours, ils permettent encore aujourd’hui aux voyageurs de passer une nuit de repos bien méritée pour une somme raisonnable. Si de nos jours quantités d’entre eux sont à l’abandon, une grande majorité a su faire face à l’arrivée de l’autoroute.
Beaucoup sont connus pour leur style « remarquable », comme les Wingwam Motel (il en reste deux) avec leurs tipis en béton et les voitures de collection garées devant. D’autres pour les célébrités y ayant séjourné, comme Elvis Presley.
Si certains méritent un arrêt photo pour leur architecture, la plupart nous on fait marqué un cour arrêt pour leurs enseignes qui continuent à donner à la mother road tout son cachet.
On vous l’a tout de suite dit, parfois nous ne roulons pas vraiment sur la route66 et pour cause la route n’est plus praticable… Plutôt que de re-goudronner par dessus la portion existante, les autorités ont parfois tracé une route parallèle. C’est amusant de voir la route originelle juste à coté, où la nature ne laisse par moment que très peu entrevoir quelques vestiges. Certains ponts rouillés, ou plus du tout adaptés au tonnage des véhicules modernes ont aussi eu droit à leur déclassement. On fait donc parfois un mini détour juste le temps de récupérer le tracé d’origine et de rouler dessus !
Une courte portion de quelques kilomètres nous à marqué. On roule sur des briques… Les briques originelles, alors c’est tout un symbole !
- Cadillac Ranch : très certainement un des lieux les plus connus ! Si vous pensiez comme nous que les dix Cadillacs sont plantées en plein désert au milieu de nul part, vous vous trompez ! Elles sont près d’Amarillo au Texas, mais vraiment très près… L’autoroute passe juste à coté. Il faut s’attendre à ce qu’il y est quelques touristes tant l’accès est facile. Plantées dans un champs, on peut tagger avec une bombe de peinture ce qui nous passe par la tête sur l’une d’elles (ou toutes d’ailleurs). Il y a une tonne de couche de peinture dessus, de quoi les conserver pour longtemps haha ! Dommage par contre que les visiteurs abandonnent les bombes vides dans le champs…
- Bagdad Café : Café rendu mythique par le film éponyme, une pause s’impose ici. Les propriétaires actuels sont vraiment adorables et pleins d’anecdotes. L’intérieur est littéralement recouvert de souvenirs de voyageurs (beaucoup de Français d’ailleurs). On ne manquera pas de laisser une carte et/ou un petit mot épinglé au mur après y avoir mangé un bout, ou bu un café. Pour les plus courageux on peut même écrire dans les toilettes haha !
- Roy’s Cafe : Enseigne emblématique de la route66, qui ne l’a jamais vu ?! Elle est sur de nombreux guides. Perdu au milieu de nul part, il ne reste que l’enseigne et le café/station service (une des plus chère du pays d’ailleurs). Le motel est à l’abandon… La route qui y mène et qui suit est bordée de quelques volcans, vraiment magnifique !
- Les Drive-in Theater : malheureusement pour nous ce n’était pas la saison alors ils étaient tous fermés…snif… Nous n’avons pas pu regarder un film à travers notre vieux pare prise tout en mangeant du pop corn et en écoutant les paroles à travers notre mauvaise radio… Alors ce sera pour une prochaine fois, mais nous avons quand même marqué un arrêt pour admirer un des morceaux du patrimoine américain.
Le seul Parc National qui est traversé par la Route66. Un bonheur pour les yeux ! Paysage désertique, dunes de sable pétrifiées dont la couleur varie du bleu au violet suivant le moment de la journée et surtout des troncs d’arbres fossilisés. Magnifique à voir… Dur de s’imaginer qu’à une époque il y avait ici une forêt ! Les différentes zones du parc sont assez marquées : la partie « Painted Desert » s’admire par le haut notamment au couché du soleil. Les dunes pétrifiées aussi, mais on peut descendre zigzaguer entre elles. Les arbres fossilisés quand à eux sont aussi relativement concentrés au Sud. Il y a même un vestige d’habitation construite en fossile d’arbre !
Les américains ont su garder l’esprit « vintage » de la mother road et ce n’est pas fini, il y a quantités d’autres curiosités plus ou moins connues et inclassables tout au long du parcours.
Sélection des plus marquantes et des plus kitsh :
- La baleine bleu : non pas le sel de table… La baleine bleue a été construite par un particulier, à la base pour sa femme qui adorait les baleines. Ensuite le lieu a été ouvert au public et on pouvait venir y faire trempette, sauter du ponton en haut de la queue, glisser dans l’eau depuis les toboggans ! Désormais on ne peut plus s’y baigner mais le lieu est devenu un immanquable de la 66 !
- Les Twin Arrows : on trouve un peu avant Flagstaff en Arizona (toujours sens Est/Ouest), ces deux flèches géantes plantées dans le sol. Il y a quelques décennies, il y avait encore ici une station service et un trading post. Les flèches sont devenues une des nombreuses légendes de la route.
- Le Mid Point : Quand on arrive là, c’est que l’on a fait la moitié du chemin ! Même si il n’y a pas grand chose autour à part un vieux motel et un café, un arrêt photo s’impose encore et encore pour immortaliser le moment. De part et d’autre de la ligne tracée sur la route, les logos des différents états traversés.
- Les dinosaures en carton : au centre de la route on trouve pas mal de fossiles, alors le summum du kitsh quand on a un magasin de souvenirs dans ces coins là, c’est le dino en carton pâte ! Plutôt surprenant de voir apparaître au loin c’est grands mastodontes! On a parfois l’impression d’halluciner !
- Meteor Crater : Il faut prendre un mini détour perpendiculaire à l’autoroute qui mène à Flagstaff. Il s’agit ni plus ni moins qu’un cratère de météorite de 3,8km de circonférence, 1,2km de diamètre et 200m de profondeur. Juste impressionnant, tellement le trou est immense ! On se sent tout petit face à ce cratère. La Nasa a même pratiqué des essais ici.
- Le château d’eau penché… volontairement ! Non loin du Mid Point et d’une croix immense d’ailleurs. (Sortie 114 à Groom) Oui bon ça ne sert à rien, mais justement quand on veut faire parler il faut parfois juste osé faire n’importe quoi… Et ça marche, la preuve, nous nous sommes arrêtés pour la photo !
- « VW ranch » : Si Cadillac ranch est trop touristique pour vous, il y a possibilité de voir sa variante avec des coccinelles Volkswagen à la sortie 96 ! Popo s’y est presque arrêté tout seul en voyant ses petites cousines plantées là…
- Jack Rabbit Trading Post : Il paraît que c’est le trading post le plus connu du monde, avec ses lapins sur sa grande pancarte jaune.
- Musée McDonalds : San Bernardino, hum ça sent la fin de la 66… Le musée Mc Donald est établi ici pour une bonne raison, c’est juste à coté de l’emplacement du premier Mc Donalds. Au menu: histoire de la chaine, pièces historiques et jouets Happy Meal. Marrant !
- Pops 66 Soda Ranch : Quand on voit la structure du bâtiment perdue au milieu de nul part on se demande vraiment ce qu’il habite ! Et bien il cache le plus grand choix de soda au monde. Plus de 600 variétés, du plus connu au plus artisanal.
Les palmiers, le Pacifique, ça y est le ponton de Santa Monica est là avec sa grande roue et surtout le panneau de la fin de la route. Perchée au dessus de l’océan, la fête foraine permanente illumine les nuits pour le bonheur des petits et des grands. C’est avec un petit pincement au coeur que l’on arrive ici, et que l’on se dit « ça c’est fait ! ». Mais il reste tellement à découvrir…
On vous avoue que nous avons un peu de mal avec Los Angeles (deuxième fois pour nous, ici encore). Les différences sociales sont très marquées, plus que n’importe où ailleurs aux USA. La circulation y est infernale… Dites vous que pour traverser la totalité de la ville et sa banlieue via la 66 il nous aura presque fallu une journée entière !
Malgré tout, il y a des choses à voir et à faire bien sur. La cité très cosmopolite offre une multitude de facettes, pas mal de quartier sont très agréables le temps d’une ballade, mais ils sont tous relativement éparpillés. Pour faire un petit résumé un peu hors des sentiers battus, on a adoré le musée Petersen, avec son immense collection de voitures de collection. Le bâtiment à lui seul est à voir. Pratiquement en face, le LACMA (la musée d’Art du comté de Los Angeles) présente une belle collection d’Art de différentes époques et c’est sur le parvis que l’on trouve la fameuse accumulation de réverbères.
Le dimanche c’est jour de marché alors direction le Melrose Trading Post pour le marché aux puces le plus célèbre de la ville. Ambiance bobo garantie !
Au centre ville quelques musées et bâtiments remarquables méritent le détour, le Walt Disney Concert Hall dessiné par Frank Gehry, The Broad (le musée d’Art moderne), la Cathedral of Our Lady of the Angels, pour ne citer qu’eux. La partie la plus agréable reste la promenade de bord d’océan, entre Venice Beach et Santa Monica. A pied, en patin à roulettes ou à vélo, on a le choix ! Si les différences sociales sont ici aussi très marquées et presque gênantes au premier abord, on se rend vite compte qu’il y règne une certaine « harmonie ». On passe entre autre par une sorte de marché d’art de la rue improvisé, une salle de sport en plein air avec ses body builders, et le fameux skate park mondialement connu.
« La citée des anges » on l’aime ou on la déteste… Mais on ne vous en montre pas trop et on ne vous en dit pas plus… Los Angeles mérite son propre article alors c’est pour un peu plus tard !
Voilà donc un sacré condensé de ce que nous avons croisé sur la Mother Road.
Mais attention, petite mise en garde tout de même. La route 66 peut s’avérer un peu décevante selon comment on l’aborde.
4000 kms c’est long et toutes les « attractions » sont assez éparpillées. La route peut sembler très peu vivante par moment.
Mais c’est peut être aussi ce que l’on vient chercher sur la Mother Road… Accumuler les miles, en s’enivrant de paysages et d’ambiances différents. Juste rouler pour rouler…
Se perdre dans ses pensées et s’imaginer à une autre époque.
Admirer le soleil se coucher au dessus des champs de l’Est et frémir quand celui-ci disparait. Chevaucher l’Ouest et ses paysages désertiques, sentir la chaleur de l’air fouetter notre visage, assécher nos gorges et bruler nos yeux.
Sentir la vie passée d’anciennes petites bourgades. Imaginer les jours glorieux qu’évoquent les anciennes enseignes.
Enseignes dont les vieilles lettres toutes rouillées ne cessent de nous captiver, de même que ces drapeaux Américains flottant au vent toujours fièrement arborés.
Bon peut être que nous nous enflammons un peu trop. Mais ce sont bien ces sensations, ces images qui restent gravées quand on parcours l’Amérique.
De même que les cimetières de vieilles bagnoles. C’est peut être ce qui représentent le plus les USA… Ah l’automobile, toute une histoire ici. Rien de plus typique qu’un vieux pick up, qu’une dépanneuse déglinguée ou une vieille Mustang abandonnée à son sort .
Accumuler, délaisser, garder trace du passé… c’est un peu ça l’Amérique.
L’Amérique, qu’on le veuille ou non, c’est la route. La quête de ce qu’il y a plus loin, sur l’autre côte. L’Est plus sage, L’Ouest sauvage ! C’est la 66.
Pour être honnêtes, peut être en attendions nous un peu trop de cette fameuse 66.
Peut être étions nous justement un peu trop imprégnés d’un condensé d’images et avons pu être dans un premier temps un peu “déçu”.
Nous pensions la parcourir en environ trois semaines. Finalement nous aurons mis le double.
Cette route est une invitation aux détours.
Il faut dire que les tentations sont trop fortes; la curiosité et l’envie de redécouvrir certains endroits l’ont donc emporté.
Nous avons fini par accepter de nous perdre le long de la Mother Road. De prendre la route comme elle venait. « Déglinguant » au passage tout nos « aprioris » et « pensée établies » sur ce qui nous attendaient.
Pour beaucoup, la route 66 est en réalité l’Ouest. Mais la parcourir en entier est selon nous une bonne façon de comprendre les visages variés et si différents de l’Amérique.
De quoi nous conforter dans le fait qu’il n’existe pas une qu’une seule Amérique mais bien une multitude.
Dans l’imaginaire collectif, certains de ces lieux font parties de la route 66, tant les images associées sont nombreuses, mais en réalité, il vous faudra emprunter d’autres routes et accumuler quelques centaines de miles supplémentaires pour voir ces lieux mythiques.
Soyons honnêtes quand vous décidez de rouler à travers les US, vous n’êtes plus à 100 ou 1000 bornes prés !
- Le Grand Canyon
- Le Lac Powell et Antelope Canyon
- Las Vegas, le Hover Dam, le Lac Mead, Valley of Fire et Red Rocks
- Desert de Mojave et Joshua Tree
- Le Turquoise Trail entre Albuquerque et Santa Fe
- Tent Rocks National Monument
- Chaco Culture National Park
- Monument Valley et les Parcs Nationaux de l’Utah (Arches, CanyonsLand, Zion, Brice Canyon)
- Les Parcs Nationaux de Californie (Yosemite, Séquoia,…)
Infos pratiques
Guides utiles :
Sites web des associations de chaque Etat traversé :
Ca donne tellement envie de reprendre la route pour parcourir ce chemin mythique !! On n’en a vu qu’une partie et il nous reste encore pas mal à découvrir… Et puis vos photos sont magnifiques, on a envie de faire nos bagages tout de suite !
Merci les copains ! Comme vous, on avait roulé sur quelques petites parties la première fois et en novembre dernier on a pas pu résister… Mais bon, peut être qu’en Mars quand vous venez chercher Tikal, vous pouvez remonter la route pour venir nous chercher, comme ça on irait ensemble en Alaska 🙂
Magnifique cet article comme toujours, très complet. Envie de la faire en entier ! Même si c’est long. Nous n’avons fait que la Californie mais nous avons adore comme vous Oatman et Seligman ! Même si c’est touristique . C’est vrai qu’il faut faire des efforts pour ne pas la quitter. Le chemin de fer avec ses trains qui n’en finissent pas ! Comme vous nous n’avons pas trop aime Los Angeles a part le Disney concert hall. Fan de Ghery. Nous l’avons faite au mois de mai juin en Harley nous avons eu très chaud!
En Harley la classe ! Très content que l’article te plaise et de voir qu’on est sur la même longueur d’onde. C’est presque un défi de suivre cette route, on n’ose même pas imaginer avec la chaleur de Juin… Merci encore Françoise !
Le contenu de votre texte est très intéressant et sera sûrement utile pour mon prochain roadtrip en mai prochain. Je tiens à souligner la qualité de votre écriture qui fait que votre récit est très agréable à lire. Il y a bien quelques petites fautes mais ça ne diminue en rien notre plaisir de lire Merci!
Merci Francyne pour ces beaux compliments et contents que cet article soit utile !
Oui, il y a quelques fautes en effet, il faut que l’on relise encore et encore, nos articles sont plutôt longs et à force d’avoir la tête dedans on ne les voit plus. Merci encore pour ton message.
mauquons nous des fautes.
nous rêvons .c’est le principal .
un grand merçi pour vos récits
Avec plaisir, parfois on se perd un peu nous même dans nos récits 🙂
Alors “MOQUONS” nous de nous même… haha
Bravo, je viens de tomber sur ce blog, très belles photographies et bonne approche de l’esprit de la Route 66 ! Si jamais vous souhaitez distiller ce récit et les photos sur le groupe facebook: Fans de la Route 66, ce sera accepté avec plaisir. Sinon, permettez-moi de partager le lien.
Bonjour Jean-Paul, merci pour ton commentaire, content de voir que notre approche t’a plu 🙂
Bien sur tu peux partager l’article avec plaisir et nous ne manquerons pas d’aller faire un tour sur le groupe Facebook !
Présentation incroyablement claire, limpide, documentée et riche d’exemples illustrés. Bravo ! Un must absolu !
Et je sais de quoi je parle, après 50.000 kilomètres dans l’Ouest et un livre dédié (“4 pneus sur la route”).
Donc totales félicitations.
Merci pour ton commentaire ! On aurait pu s’y croiser alors 🙂
Salut ! Déjà waouh rien que pour les kilomètres parcourus ! Cette route est mythique. Merci pour les photos et la découverte, puisque je ne crois pas pouvoir y aller un jour 🙁
Avec plaisir ! C’était une aventure en elle même cette route !
Il ne faut jamais dire jamais, qui sait… 😉
Après 5065 kms dans l’ouest sur une HD Electra Gide (Californie, Arizona, Utah, Nevada ) je ne connais que la portion de la 66 qui va du Roy’s café, après avoir visité le Joshua national park, à Bellemon, pour la concession HD Grand Canyon ! Pour ensuite prendre la route vers Tusayan et le grand Canyon . Vous je ne sais pas, moi je me suis arrêté avec plaisir au Hackberry général store à environ 30 miles de Kingman.
Depuis, réaliser toute la 66 depuis Windy City me trotte dans la tête, et ce ne sont pas vos photos qui vont arranger ça ! Merci,merci,merci.
Certainement la plus belle partie de la route ! ET l’Ouest dans son ensemble, que dire… 🙂
On te souhaite de la faire en entier un jour.
magnifique ,merci de nous faire voyager dans cette époque morose et incertaine pour l’avenir.
cordialement gb